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Muhammudu Buhari vient d’être élu président du Nigeria. Pour la première fois dans la courte histoire de la 4e république (1999-), le pays est en train de vivre une alternance politique. Pourtant Buhari n’est pas un nouveau venu.
Buhari à Chatham House, Londres, février 2015
Buhari est né à Daura dans le nord musulman du pays en 1943 et si les Nigérians se souviennent de lui c’est avant tout en tant que militaire qui a traversé tous les soubresauts du Nigeria indépendant. Ainsi il a participé au premier coup d’état de 1966 et dirigé des troupes pendant la guerre du Biafra (1967-1970). Il a aussi fait partie du groupe d’officiers qui a renversé le régime de Yakubu Gowon en 1975 et s’était alors vu confier l’État fédéré du nord-est du pays, c’est à dire la partie du Nigeria aujourd’hui menacée par Boko Haram. C’est encore à un coup d'État qu’il participe quand il renverse la 2e république à la fin 1983. Cette fois-ci, il devient chef d’État pendant 20 mois avant de se faire renverser lui-même par Ibrahim Babangida et de passer presque trois ans en prison.
Le président/général est devenu à la fois célèbre pour son caractère inflexible et son incorruptibilité. Ce sont deux images qu’il cultivera toujours et qui ont sans doute contribué à son élection en 2015. Mais Buhari avait aussi recours à des méthodes très autoritaires en organisant des tribunaux spéciaux pour emprisonner les politiciens corrompus ou même en tentant de kidnapper un cacique du régime précédent en plein Londres. En disant déclarer la «guerre contre l’indiscipline», il a enfermé nombre de ses opposants dont le chanteur Fela Kuti. Ce dernier s’en souviendra quand une fois sorti de prison et Buhari renversé, il le qualifiera d'«animal à peau humaine» et en le comparant à Ronald Reagan, Margaret Thatcher et P. W. Botha.
Les actions de Buhari alors qu’il était président ont créé un nouveau mot entendu souvent dans le débat politique nigérian : le «buharisme». Il s’agit du mélange d’un nationalisme sourcilleux et de lois populistes. En plein bras de fer avec le FMI, Buhari n’avait pas hésité à dévaluer le naira pour redonner une certaine liberté de manœuvre à son pays. De même, sa politique répressive était souvent présentée comme celle qui mettrait fin au népotisme ou à la corruption en général. Le «buharisme» tel qu’il est compris aujourd’hui est, sans doute aucun, une forme de populisme autoritaire.
Buhari a d’autres cartes en main pour diriger le pays. Il a ainsi appris à connaitre le secteur pétrolier à plusieurs reprises dans les années 1970 et 1990. Quand on sait que le pays est aujourd’hui le 13e producteur mondial et qu’il a été lui-même à la tête d’une agence gouvernementale en charge de la redistribution des revenus du pétrole, on comprend que son expérience va compter. Surtout que depuis le début de l’année le prix du cours du pétrole a chuté et que de nombreux États de la fédération demandent un réajustement de la formule qui permet de distribuer les bénéfices pétroliers au sein du Nigeria.
Buhari n’est pas le premier général à s’être reconverti en démocrate. Le général Olusegun Obasanjo était devenu le premier président du Nigeria démocratique en 1999. Buhari avait depuis longtemps médité cette conversion puisqu’il s’était déjà présenté aux élections présidentielles en 2003, 2007, 2011 et 2015. La quatrième fois est donc la bonne; voici son discours de victoire.
Liberation.fr
Portrait du «nouveau» président du Nigeria : Muhammudu Buhari
Muhammudu Buhari vient d’être élu président du Nigeria. Pour la première fois dans la courte histoire de la 4e république (1999-), le pays est en train de vivre une alternance politique. Pourtant Buhari n’est pas un nouveau venu.
Buhari à Chatham House, Londres, février 2015
Buhari est né à Daura dans le nord musulman du pays en 1943 et si les Nigérians se souviennent de lui c’est avant tout en tant que militaire qui a traversé tous les soubresauts du Nigeria indépendant. Ainsi il a participé au premier coup d’état de 1966 et dirigé des troupes pendant la guerre du Biafra (1967-1970). Il a aussi fait partie du groupe d’officiers qui a renversé le régime de Yakubu Gowon en 1975 et s’était alors vu confier l’État fédéré du nord-est du pays, c’est à dire la partie du Nigeria aujourd’hui menacée par Boko Haram. C’est encore à un coup d'État qu’il participe quand il renverse la 2e république à la fin 1983. Cette fois-ci, il devient chef d’État pendant 20 mois avant de se faire renverser lui-même par Ibrahim Babangida et de passer presque trois ans en prison.
Le président/général est devenu à la fois célèbre pour son caractère inflexible et son incorruptibilité. Ce sont deux images qu’il cultivera toujours et qui ont sans doute contribué à son élection en 2015. Mais Buhari avait aussi recours à des méthodes très autoritaires en organisant des tribunaux spéciaux pour emprisonner les politiciens corrompus ou même en tentant de kidnapper un cacique du régime précédent en plein Londres. En disant déclarer la «guerre contre l’indiscipline», il a enfermé nombre de ses opposants dont le chanteur Fela Kuti. Ce dernier s’en souviendra quand une fois sorti de prison et Buhari renversé, il le qualifiera d'«animal à peau humaine» et en le comparant à Ronald Reagan, Margaret Thatcher et P. W. Botha.
Les actions de Buhari alors qu’il était président ont créé un nouveau mot entendu souvent dans le débat politique nigérian : le «buharisme». Il s’agit du mélange d’un nationalisme sourcilleux et de lois populistes. En plein bras de fer avec le FMI, Buhari n’avait pas hésité à dévaluer le naira pour redonner une certaine liberté de manœuvre à son pays. De même, sa politique répressive était souvent présentée comme celle qui mettrait fin au népotisme ou à la corruption en général. Le «buharisme» tel qu’il est compris aujourd’hui est, sans doute aucun, une forme de populisme autoritaire.
Buhari a d’autres cartes en main pour diriger le pays. Il a ainsi appris à connaitre le secteur pétrolier à plusieurs reprises dans les années 1970 et 1990. Quand on sait que le pays est aujourd’hui le 13e producteur mondial et qu’il a été lui-même à la tête d’une agence gouvernementale en charge de la redistribution des revenus du pétrole, on comprend que son expérience va compter. Surtout que depuis le début de l’année le prix du cours du pétrole a chuté et que de nombreux États de la fédération demandent un réajustement de la formule qui permet de distribuer les bénéfices pétroliers au sein du Nigeria.
Buhari n’est pas le premier général à s’être reconverti en démocrate. Le général Olusegun Obasanjo était devenu le premier président du Nigeria démocratique en 1999. Buhari avait depuis longtemps médité cette conversion puisqu’il s’était déjà présenté aux élections présidentielles en 2003, 2007, 2011 et 2015. La quatrième fois est donc la bonne; voici son discours de victoire.
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