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Ni les contestations populaires, ni les vociférations de l'opposition, ni les leçons de Dakar, Ouaga, et même Bujumbura, ni les avertissements de la communauté internationale ne l'auront détourné de sa funeste trajectoire : Denis Sassou Nguesso, après plus de trente ans au pouvoir, est bien décidé à prolonger son bail (à vie?). Il annonce un référendum le 25 octobre pour faire sauter les deux verrous de la constitution qui l'empêchent aujourd'hui de briguer un énième mandat. Un défi bien risqué.
A moins qu'il ne décide de prendre son destin en mains en s'inspirant de l'exemple burkinabé, le peuple congolais va devoir se coltiner son vieux président encore fort longtemps. Pendant au moins dix ans, sauf si entre temps il meurt sur le trône qu'il occupe depuis trois décennies. Car l’inamovible président reste droit dans ses bottes. Contre vents et marées, contre la volonté populaire, contre les vociférations de l'opposition.
Modifiera-t-il? Prendra t-il de la hauteur et passer le témoin et préserver ainsi son pays d'une crise supplémentaire? Longtemps les Congolais et la communauté internationale se sont posé ces questions. Et longtemps l'intéressé a entretenu le mystère. Joué au yoyo avec les médias et les partenaires occidentaux de son pays.
Depuis ce lundi 5 octobre, tout est maintenant clair comme de l’eau de roche. Au sortir du conseil des ministres, les Congolais découvrent qu'ils sont convoqués le 25 courant à un référendum sur la modification de la Constitution. Il s'agira alors de dire si oui ou non ils veulent tronquer l'actuel texte, qui condamne le vieux baobab à la retraite l'année prochaine, contre un nouveau taillé à sa mesure et, donc, dont le seul motif est de lui permettre de continuer à régner éternellement sur le Congo.
Un leurre pour mieux faire passer la pilule
Et pourtant, le projet de loi constitutionnel dispose que le mandat présidentiel est ramené de sept à cinq ans. Mais personne n'est dupe. Ce qui est supposé être une générosité de Sassou n'est en fait qu'un leurre pour mieux faire passer la pilule. Car dans le même temps, la mouture proposée au vote brise les deux verrous qui jusque-là empêchaient le baron de Braza de rempiler une énième fois. Il s'agit de la limitation à deux mandats et l'âge des candidats (70 ans).
C'est là un défi bien assumé qui est lancé aux Congolais. Et il n'est pas sans risques. Car, en face, on est tout autant déterminé à refuser la forfaiture. D'ailleurs, quand le projet fut annoncé le mois dernier, les opposants au tripatouillage constitutionnel ne se sont pas fait prier pour matérialiser leur courroux. Sassou veut faire le forcing contre la volonté populaire. Ou tenter d’introduire le doigt avant d’essayer la main au cas où le doigt n’aurait pas rencontré d’obstacles.
Les leçons de Dakar et de Ouaga
Mais son pari n’est pas gagné. Ce sera défi contre défi. Et l'exemple burkinabé a largement démontré qu'un homme, aussi puissant fut-il, ne peut plus jamais en Afrique continuer à régner éternellement. Le cas du Burundi aussi, même si Nkrunziza est toujours sur place (pour combien de temps encore? Et gouverne d’ailleurs t-il en paix?), aurait pu mettre la puce à l'oreille de Denis Sassou Nguesso. En ce sens, le président congolais paraît beaucoup plus têtu qu'on aurait pu le croire. Il est en train de jouer avec le feu. De tenter le diable (qui ne dort pas). De préparer une pirouette suicidaire. Le Sénégalais Abdoulaye Wade l’avait aussi tenté en 2011, il a dû reculer in extremis pour sauver son magistère, lorsque le peuple assiégea l’Assemble nationale. Plus proche, en 2014, le Burkinabé Compaoré s’y est aussi collé. Il s’est sauvé sur la pointe des pieds pour sauver sa vie, et vit depuis en exil. Sassou a beau psalmodier que les leçons de Dakar et de Ouaga ne peuvent pas être récitées à Brazaville, il serait bien instruit d’arrêter de prendre son peuple pour des demeurés. De se croire encore dans les 80, 90. Demain, quand il sera trop tard, il serait le seul comptable de ce qui adviendrait. Il ne pourrait pas dire si je savais…
Thierno DIALLO
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